A Cuba, on achète et on vend sa maison dans la rue
Pouvoir acheter ou vendre votre maison vous semble parfaitement naturel ? A Cuba, c’est une véritable révolution !
Depuis 1959, les cubains étaient propriétaires de leurs logements mais avaient interdiction de le vendre. La seule opération immobilière autorisée était « la permuta », l’échange. Il fallait donc trouver une personne, dans la ville ou le quartier où vous souhaitiez vous installer, disposée à échanger sa maison ou son appartement contre le votre, souvent avec un dessous de table à la clé.
En octobre 2013, coup de tonnerre : il devient légal d’acheter et de vendre un bien immobilier, et la profession d’agent immobilier est autorisée. Tout un tas de personnes ont donc acheté « una patente », une licence, les autorisant à exercer cette profession à titre indépendant. De véritables agences immobilières ont même vu le jour dans les principales villes du pays, notamment à La Havane.
Mais la plupart des cubains se passent des services des agences, et vont eux-même vendre leur logement. Le grand rendez-vous des vendeurs et des acheteurs se déroule chaque samedi, au Prado, à la Havane.
Tous ceux qui souhaitent vendre s’installent dans la rue, armés d’un petit carton sur lequel ils indiquent les caractéristiques du logement. Les plus professionnels y collent même quelques photos de l’habitation. Les potentiels acheteurs déambulent sur le Prado, examinent les annonces, questionnent les propriétaires, notent un numéro, commencent à négocier le prix.
Certains s’improvisent intermédiaires, apostrophent le chaland, tentent de ramener des clients contre une commission. Le tout dans un joyeux brouhaha. Bref, comme toujours, à la cubaine !