Coup de cœur pour… la (très authentique) vallée de Viñales !
Nous en sommes à notre quatrième jour à Cuba. Nous quittons La Havane pour Viñales à 8 h 45’ par le bus « Viazul », arrivée prévue : 12 h 45’ …
Une excellente surprise nous attend en cours de route… Un quart d’heure d’arrêt improvisé à l’ « écovillage » de Las Terrazas. Ce sera suffisant pour nous permettre d’apprécier la beauté et la quiétude du lieu. Nous y sommes accueillis par un groupe d’excellents musiciens, manifestement fans du « Ché », si l’on en juge par leurs t-shirts !
Las Terrazas fut créée en 1968 par un groupe de travailleurs, préservant ainsi de la déforestation plusieurs milliers d’hectares de forêt. Quelques paillotes bordent un superbe étang. Nous aimerions pouvoir y rester davantage, mais déjà, notre bus nous attend…
Nous arrivons à Viñales à midi et demi (bravo Viazul !). Le comité d’accueil est ici composé d’une vingtaine de personnes proposant des chambres à louer. Mais la nôtre nous est réservée depuis plusieurs mois déjà… Nous logeons à la « Villa Cristal », tenue par Anita et Francisco, bien aidés par la maman de ce dernier… Ils nous reçoivent avec un excellent jus de fruits frais que nous dégustons sans plus attendre.
La faim nous tenaille et, sur les conseils de Francisco, nous nous rendons au petit grill voisin où nous déjeunerons de travers de porc arrosés d’une bière bien fraîche. Nous clôturons le repas par un bon café ; le tout pour 20 CUC.
Nous flânons un peu ici, bien assis sur nos robustes chaises car… le spectacle est partout et… permanent ! Juste en face de nous, de l’autre côté de la rue, deux artisans travaillent… L’un d’eux est cordonnier et s’affaire à réparer la chaussure d’un monsieur qui attend, partiellement déchaussé… Dans la rue, c’est un incessant défilé de charrettes tirées par des chevaux, des bœufs ou des buffles; parfois passe un vieux camion russe chargé de feuilles de palmiers. N’oublions pas les « Oldtimers », ces vieilles voitures américaines qui, ici comme partout ailleurs à Cuba, égaient agréablement les rues. Seules s’en distinguent les Lada de la police, seules voitures non customisées ! Sur les trottoirs, quelques jolies étudiantes, toutes pimpantes dans leurs uniformes impeccables…
La vue vers la campagne n’est pas moins attrayante… Nous apercevons bien entendu ces fameuses « mogotes », buttes de calcaire qui font l’un des attraits de la vallée de Viñales. Nous partons à pied, « au jugé », à la découverte des lieux… Et nous ne serons pas déçus… ! La terre est rouge, le ciel est bleu, moutonné de jolis nuages, la température est clémente… A nous l’aventure !
Nous découvrons la faune ornithologique de la vallée… Les plus gros oiseaux d’abord… les vautours « urubu » à tête rouge qui y vivent en nombre. Bien moins visibles sont les jolis mais minuscules colibris suspendus en l’air par leurs ailes en mouvement perpétuel, butinant de fleur en fleur… (Désolés, mais nous n’avons pas réussi de photo convenable de ce bel oiseau). Des fleurs de toutes sortes, des papillons, des bananiers et bien d’autres formes de vie à l‘état pur. On ne sait où regarder tant il y a à observer.
Nous progressons parmi les diverses plantations lorsque nous sommes abordés par un paysan, un « guajiro » comme on les nomme ici… Quelle gentillesse, quelle rencontre « authentique » pour nous ! Ce fermier va nous consacrer plus d’une heure à nous expliquer ses différentes cultures : le tabac, bien sûr, mais aussi le manioc , le riz, la canne à sucre, le haricot et le fameux café cubain. Il nous invite à le suivre dans sa (modeste) demeure … où, avec son épouse, nous dégusterons le café de sa production : un moment inoubliable pour nous ! Il nous montrera aussi la confection d’un cigare qu’il allumera aussitôt. Avec son autorisation, nous prenons quelques photos que nous promettons de leur envoyer. Espérons qu’elles soient parvenues à destination ! (ndlr : mieux vaut tard que jamais… Nos cartes postales, expédiées de Cuba le 15 décembre sont arrivées à leurs destinataires belges, quasi 2 mois plus tard…). Pour remercier nos hôtes, nous leur offrons un « bic » et quelques bonbons que la maîtresse de maison s’empressera d’emmener comme s’il s’agissait de petits trésors…
Nous quittons bien à regret ces sympathiques personnes pour continuer notre découverte des lieux et sommes à nouveau bientôt interpellés par une dame qui nous propose de prendre un café chez elle… Elle aussi fume le cigare ! Et la fumée ne semble pas incommoder le cochon qui dort à deux pas de la porte de la cuisine !
Une bonne douche, un dîner léger et au lit à 22 h pour affronter notre seconde journée dans cet endroit magique…
Celle-ci débute par une « balade organisée », au départ du musée municipal… Notre guide Danny parle (très bien !) le français et ne manque pas d’humour… Au cours d’un périple de 4 heures, nous parcourons la campagne, de mogote en champ de tabac, de culture de haricots à une autre mogote… Danny attire notre attention sur le héron garde bœuf ou sur un vieil arbre creux, siège d’offrandes par des adeptes de la « Santeria », religion afro-cubaine assimilable au vaudou… Incidemment, notre route croise une ferme où des guajiros préparent leurs coqs au combat ; nous verrons ces pauvres volatiles trembler de peur tandis qu’ils se font épiler, avant de devenir d’agressifs « guerriers ».
Ensuite, Danny nous conduit chez un cultivateur de tabac qui nous explique (presque…) tous ses secrets de fabrication. La matinée se termine dans un bar campagnard où nous sont proposés les différents cocktails locaux… Nous fixons notre choix sur le « coco loco », noix de coco « scalpée » dont le jus naturel est additionné de rhum local ; la bouteille est « à disposition » et nous ne nous en privons pas…
Retour à Viñales pour un lunch (croustillante pizza à la langouste, quand même !) à la terrasse de « L’Olivo » qui serait bien à notre avis le meilleur resto de l’endroit ; avec bière et café l’addition pour deux se monte à 14 CUC !
Nous passons l’après-midi à parcourir la rue principale de Viñales, jusqu’à l’extérieur du village, là où les « touristes » ne s’aventurent pas… Cela nous vaut quelques découvertes intéressantes, tel ce magasin d’état mais aussi des rencontres bien sympathiques.
Le soir, nous dînons à notre casa d’un plat de langouste avec ses divers accompagnements : très (trop !) copieux à notre goût. Nous nous demandons qui serait capable d’absorber tout cela…
Troisième jour… Difficile de passer plusieurs jours à Viñales sans profiter de l’une ou l’autre des plages proches… Notre choix se porte sur Cayo Jutias. Nous y partons en taxi collectif (15 CUC pp) et le trajet de 65 km prend une heure et demie, tant la route est… pittoresque ! Ici, l’on ne roule pas à droite ou à gauche, mais là où il y a le moins de nids de poule… Notre taxi (un « oldtimer ») s’arrête en cours de route pour porter aide à une voiture arrêtée en panne, capot ouvert… « My father » dixit notre chauffeur ! Mais nous poursuivrons sans le papa…
Nous passerons l’après-midi sur cette plage tranquille, agrémentée de mangrove… Peu de monde et pas moins de 3 km de balade le long de la mer. Dommage, le ciel restera gris, chose rare durant notre séjour…
Nous prendrons le « repas du condamné » dans notre resto favori… l’Olivo, bien sûr et quitterons Viñales le lendemain bien à regret, en direction de Cienfuegos…
Article pour « Je pars à Cuba » photos et texte de Michèle DAVID et Albert BRIXKO
Qui sont Albert Brixko et Michèle David ?
Nous sommes un « jeune couple de joyeux retraités » qui profitons de nos temps libres pour vivre nos passions : voyages, photo, randonnées nature, musique ; et céramique en ce qui concerne Michèle. Nous sommes sensibles à une qualité de vie respectueuse de l’autre et de l’environnement.